Top 10 des thèmes de films avec un mec qui siffle

En ce moment, je suis d’humeur siffleuse. En réécoutant récemment le splendide thème principal de Coup de tête (Jean-Jacques Annaud), j’ai d’ailleurs remarqué que cela faisait bien longtemps que je n’avais pas entendu un thème sifflé au cinéma. Il faut dire qu’en ce moment, l’originalité n’est pas légion dans le secteur. Parmi les anciennes gloires, Danny Elfman continue à user ses glockenspiels, Howard Shore bulle chez Scorsese et Cronenberg, Gustavo Santaolalla s’en remet à ses guitares folklo, et John Williams se contente depuis une dizaine d’années de faire de bonnes soupes dans de vieux pots (Star Wars, Harry Potter, les retours de Superman et Indiana Jones). Il n’y a guère qu’Alexandre Desplat qui sorte désormais du lot, notamment avec son étonnante bande originale de Fantastic Mr Fox. Mais je m’égare…
Voici donc l’anthologie du pucker whistling dans la musique de film. Et ça commence avec…

1. Coup de tête (Annaud, 79) de Pierre Bachelet
Fort de son expérience cinématographique, notamment sur Emmanuelle, et de son amitié avec Annaud dont il illustrait déjà les publicités, Pierre Bachelet fut sollicité pour composer la BO de Coup de tête. Résultat : cet air doux et éthéré posé sur une basse synthétique à la Moroder, un chef d’oeuvre méconnu. En tout cas moins célèbre que l’autre fait de gloire de son auteur (Les Bronzés font du ski). Et c’est un tort.

2. Twisted Nerve (Boulting, 68) de Bernard Herrmann
Air très connu depuis son emploi par Tarantino dans Kill Bill Volume I, il ne faut toutefois pas oublier que ce morceau est le thème original d’un thriller anglais de 1968, signé du génial Bernard Herrmann, période post-hitchcockienne. Dans Twisted Nerve, ce thème innocent est sifflé par le dangereux psychopathe joué par Hywel Bennett, avant qu’il ne s’occupe de ses victimes.

3. Peur sur la ville (Verneuil, 75) de Ennio Morricone
J’ai peur de finir par citer Morricone dans tous mes articles à force, mais là je ne pouvais pas passer à côté. Après avoir imposé le sifflet comme une constante de la musique de westerns spaghetti, Morricone ne s’est pas arrêté et a continué à solliciter son ami siffleur Alessandro Alessandroni dans moult bandes originales. L’une d’elle est Peur sur la ville, et comme toujours, c’est du grand art.

4. Les compères (Veber, 83) de Vladimir Cosma
On a tendance à oublier l’oeuvre immense de Vladimir Cosma, compositeur attitré d’une belle palanquée d’usineurs de nanars rigolos bien de chez nous, mais aussi auteur de morceaux d’une inventivité remarquable comme en témoignent ce thème un peu foufou issu de Clérambard (Robert, 69) ou ce thème aux influences eriksatiennes issu de Diva (Beineix, 80) pour n’en citer que deux. Pour sa troisième collaboration avec Francis Veber, après les cuivres sautillants du Jouet et la flûte de pan de La Chèvre, l’ami Cosma opte pour un sifflement jovial dans Les Compères. Choix que je valide énergiquement.

5. Et pour quelques dollars de plus (Leone, 65) de Ennio Morricone
Trop culte pour que je prenne la peine d’en dire deux mots. C’est Ennio. Voilà. Si vous voulez vraiment une info, sachez que dans la phrase ci-avant, le mot « culte » n’est pas un adjectif mais un substantif (j’ai appris ça récemment).

6. Il giustiziere di Dio (Lattanzi, 73) de Piero Piccioni
Piccioni, en voilà un qui aurait très bien pu figurer dans mon top 10 des BO funky de films italiens des années 70, mais je n’ai trouvé nulle part sur internet cet excellent morceau qu’est Tremendous Stars. Bref, Piero a aussi composé des musiques de westerns comme celle-ci, dont le côté décontracté-du-gland s’écarte un peu de l’allant morriconien habituel, ce qui n’enlève rien au charme du morceau et de son sifflet paisible.

7. La vie de Brian (Jones, 79) de Eric Idle
Bien que n’étant pas spécialement client des Monty Python, je ne peux m’abstenir de mentionner cette joyeuse parodie des manies disneyennes (en particulier pour le film Pinocchio). La partie sifflée constituant un élément important de ce final monumental, je me dois de le faire figurer dans ce top.

8. M le maudit (Lang, 31) de Edvard Grieg featuring Fritz Lang
Tiré de Peer Gynt, drame poétique de Edvard Grieg composé en 1866, Dans l’antre du roi de la montagne est l’air que siffle M le maudit avant chacun de ses crimes. Une idée lumineuse trouvée par Fritz Lang pour faire naître l’angoisse chez le spectateur. Du reste, il a dû payer de sa personne pour la mettre à exécution car, Peter Lorre ne sachant pas siffler, c’est Lang lui-même qui s’est chargé de le doubler aux moments appropriés.

9. Robin des bois (Reithermann, 73) de Roger Miller
Voici un générique grotesquement original tiré de ce sympathique film de Disney. A côté, Marc Streitenfeld et sa nullissime BO du Robin des Bois de Ridley Scott peuvent retourner dans leur placard.

10. Le pont de la rivière Kwai (Lean, 57) de Malcolm Arnold
Etant assez étranger à l’oeuvre de David Lean, je ne m’étendrai pas sur ce film illustre que je n’ai pas vu, pas plus que sur ce thème mémorable, de peur de dire des bêtises.

7 commentaires sur “Top 10 des thèmes de films avec un mec qui siffle

  1. Quand tu dis "le premier" tu parles de Coup de tête ?
    Personnellement, je trouve ce film pas terrible (comme un peu tous les films d'Annaud d'ailleurs). Pas très marrant pour une comédie et pas très subtil pour un drame. Dommage avec Veber au scénario et Dewaere en tête d'affiche ça aurait pu être assez cool.

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