Critique : Date limite, de Todd Phillips

Après avoir triomphé en salles avec Very Bad Trip, Todd Phillips revient cette semaine avec Date Limite, s’attaquant à un genre pas si facile, le buddy-movie (preuve dans The Dinner, sorti cette semaine aussi). Depuis la sortie du film, on lit parfois la critique entrevoir une filiation avec le maître français du genre, Francis Veber (scénariste de L’emmerdeur et réalisateur de La Chèvre, Les compères, Les fugitifs et Tais-toi entre autres). Sans aller jusque là, on peut quand même considérer Date Limite comme une réussite.

Peter Highman (Robert Downey Jr) doit rejoindre sa femme à l’autre bout des Etats-Unis avant son accouchement, mais par une série de tuiles, il est contraint de faire le voyage en voiture avec Ethan Tremblay (Zach Galifianakis), individu particulièrement inconscient et maladroit.

On retrouve effectivement dans la trame de départ une certaine ressemblance avec celles interprétées par le tandem Depardieu/Richard de la grande époque, cependant, ce nouveau duo fait plus souvent penser à celui que formaient Jeff Bridges et John Goodman dans The Big Lebowski. D’ailleurs certaines scènes, si elles ne sont pas un hommage, sont clairement influencées par le chef-d’oeuvre des frères Coen (les cendres du papa dans la boite de café, la tenue de mission de Zach Galifianakis).

Les bouffonneries de Zach Galifianakis ne prendraient pas si son partenaire n’était pas ce Robert Downey Jr sobre et stoïque. C’est le fait qu’il cherche constamment à contenir son énervement qui provoque le rire, et on rit plus encore quand la tension est trop forte et qu’il se laisse aller à quelques débordements (cf. la scène du gamin chiant).

Une fois l’équilibre trouvé entre les deux personnages, il ne reste qu’à dérouler le film et imaginer toutes sortes de situations, plus rocambolesques les unes que les autres. C’est d’ailleurs là où le film est beaucoup moins fort que ceux de Francis Veber, mais peu importe, les situations sont drôles et les divers personnages rencontrés apportent de l’eau au moulin du duo principal. La singularité de ce tandem suffit à faire des situations les plus éculées (fumage de pétards, etc.) de vraies scènes de comédie.

Evidemment, on n’échappera pas à quelques effusions sentimentales, mais elles sont rares et souvent désamorcées avec force par une réplique ou une vanne qui va bien.

Pour toutes ces raisons, disons tout de go que Date Limite est le deuxième film à voir de la semaine (après Rubber évidemment, qui lui est le film de l’année).

4 commentaires sur “Critique : Date limite, de Todd Phillips

  1. Eh bien je ne comprends pas cet engouement pour Rubber qui pour moi est le pétard mouillé de l'année.
    C'est creux, chiant, beau et laisse tout de même songeur quand aux possibilités du canon 5d.
    Reste quelques explosions de crane bien gores.

    Oualak

  2. Ca c'est marrant parce que j'ai l'impression d'être presque le seul à m'engouer pour ce film extraordinaire et pas creux du tout.

    Au delà de l'histoire du pneu avec du gore bien rigolo, y a tout cet attirail narratif que moi je trouve génial avec l'enquête du flic + la troisième histoire avec les spectateurs et le mec qui apparemment obéit aux ordres d'on ne sait pas trop qui. Bref j'écrirai peut-être un article plus détaillé mais ça reste mon film de l'année même après la deuxième vision…

    • oui , que de souvenirs, d’e9motions, et de bons mmnoets passe9s e0 Richmond Park. J’e9tais e0 cent yards de penser que tu avais garde9 en me9moire le parfum du mousseron dont nous nous sommes de9lecte9s pendant quelques lustres apre8s notre retour de Londres…je serais curieux de connaitre cette recette qui me parait tre8s photoge9nique (la saison e9tant bien entame9e, ce sera pour plus tard).Je te fe9licite pour cette cre9ation qui aiguise non seulement ma curiosite9 mais celle de mamman.- en annexe : je ne sais pas si tu te souviens e9galement des morilles de Moscou, ce doit etre flou pour toi…

Répondre à Cine-emotions Annuler la réponse