Top 10 des BO géniales de Goblin

Il y a un an et un jour, par une mauvaise coincidence de calendrier, je ratais le passage de Goblin à La Villette Sonique, groupe italien culte des années 70, très avare de prestations scéniques, et finalement assez peu connu du grand public. Ne doutant pas une seule seconde qu’il visite régulièrement ce blog (le grand public), je me dévoue pour réparer cette injustice et dévoiler au monde entier l’oeuvre géniale de ce groupe mythique.

Mais d’abord un peu d’histoire.

En 1972, en Italie, quatre jeunes zicos du nom de Claudio Simonetti (claviers), Massimo Morante (guitare), Fabio Pignatelli (basse) et Walter Martino (batterie) se trouvent une passion commune pour Genesis, King Crimson, Gentle Giant ou Emerson Lake and Palmer. Ils composent quelques morceaux et les transmettent à Eddie Odford, producteur de Yes, qui tombe sous leur charme et propose au groupe de s’installer à Londres. Le groupe, rejoint par un chanteur anglais Clive Haynes, remplace son batteur et se forme sous le nom de Oliver. C’est un fiasco, Oliver ne trouve pas son public et rentre en Italie, laissant sur l’île Clive Haynes et le remplaçant par Tony Tartarini. Le groupe est recruté par l’excellent label Cinevox sous le nouveau nom Cherry Five et commence à participer à quelques bandes originales de films du coin. Je signale au passage la richesse de la production soundtrackesque italienne de l’époque, à laquelle je consacrerai prochainement un nouveau top.

Le réalisateur Dario Argento aime le travail de Cherry Five et leur propose en 1975 de venir travailler sur son nouveau film Profondo Rosso. L’histoire commence. Emotion.

1. Profondo Rosso (Les Frissons de l’angoisse, Dario Argento) – 1975
La première vraie BO du groupe, qui en profite pour trouver son nom définitif (Goblin), est un chef d’oeuvre. L’album de la bande originale du film se vend d’ailleurs à un million d’exemplaires et reste 12 semaines consécutives en haut des charts. Goblin s’inspire d’abord des tauliers de l’époque en matière de BO (Morricone, Trovajoli, Bacalov, Umiliani, Cipriani, etc) et en tire le meilleur, pour en sortir des modèles du genre tels que ce Death Dies efficace ou ce Mad Puppet poseur d’ambiance :

Death dies

Mad puppet

Mais leur morceau de bravoure reste la musique d’ouverture du film. Une ligne de basse ravageuse, une mélodie éclatante à l’orgue et ce twist de mi-parcours souligné par une comptine oppressante font de ce générique un vrai petit court métrage. Mais un petit extrait vaut mieux qu’un long discours.

2. Suspiria (Dario Argento) – 1977
Argento, satisfait de leur prestation sur Profondo Rosso, fait de nouveau appel à Goblin pour son Suspiria, deux ans plus tard. Le film, n’étant pas un giallo tout à fait habituel, nécessite une bande originale singulière. Pas besoin d’en dire plus à Claudio et ses potes, qui ressortent de leur placard un vieux bouzouki chiné au fin fond de la Grèce, percussionnent au tabla indien une mélodie jouée au clavier célesta. Le tout, surélevé par des boucles synthétiques phasées et des murmures d’outre-tombe, finit de donner au film, déjà très réussi, toute sa dimension inquiétante et surréaliste.

Suspiria

Sighs

Death Waltz (car Goblin sait aussi faire du Nino Rota)

3. Buio Omega (Blue Holocaust, Joe D’Amato) – 1979
Une sympathique série B italienne à base de taxidermie humaine, l’occasion pour Goblin de renouer avec ses premières influences, Yes, Genesis ou ELP pour une BO à la fois disco et psychédélique.

Buio Omega

4. Zombi (Zombie, Georges A. Romero) – 1978
Après le succès de Profondo Rosso, Goblin est régulièrement sollicité pour recomposer les bandes originales de films américains pour les distributeurs italiens, c’est notamment le cas du film Martin de Georges Romero (cf no. 9). Impressionné par la qualité des morceaux de cette BO alternative, Romero fait appel à Goblin pour sa suite de La nuit des morts-vivants. Une bien belle idée.

Zombi

Zaratazom (car Goblin sait aussi faire du hard rock)

5. Tenebre (Ténèbres, Dario Argento) – 1984
C’est les années 1980, des groupes comme Kano illuminent les dance-floors italiens avec des titres comme Another Life. Goblin sait faire ça aussi, mais quand Goblin le fait, c’est en mesures asymétriques (en 5 temps pour être précis) absolument indansables mais Goblin s’en fout, c’est pour un film. Le thème principal de Ténèbres sera d’ailleurs samplé 25 ans plus tard par Justice (en métrique binaire cette fois) pour leur titre Phantom.

Tenebre

Reprise

6. Phenomena (Dario Argento) – 1984
Le premier grand rôle de Jennifer Connelly à 14 ans. Et une énième collaboration avec Argento pour un Goblin en roue libre qui couple une voix morriconienne à un accompagnement beaucoup plus eighties. Bizarre mais cool.

Phenomena

7. Alien Contamination (Contamination, Luigi Cozzi) – 1980
Un film d’horreur futuriste italo-allemand avec Ian McCulloch. 5,1/10 sur l’IMDb. Voilà tout ce que je sais de ce film. Mais la musique est bien.

Connexion

Withy

8. Squadra Antigangsters (Bruno Corbucci) – 1979
Jusque-là on aura pu lire que Goblin est visionnaire, que Goblin est génial, que Goblin sait tout faire. J’ajouterai ici que Goblin n’a peur de rien, composant une BO disco-ragga-WTF pour un film de gangsters humoristique, deux ans après Suspiria.

Banoon

Disco China

The Sound Of Money (feat. Asha Puthli)

9. Wampyr (Martin, Georges A. Romero) – 1976
Je n’ai pas vu ce film donc voici un pitch trouvé sur youtube (à lire en écoutant le morceau, on s’y croirait) : « Martin est un jeune homme timide et puceau qui prend son pied en buvant du sang. Résolument moderne, ce vampire n’a pas les dents longues et endort ses victimes en leur injectant de quoi dormir avant de les trancher au rasoir afin de s’abreuver. Hébergé chez un vieux cousin pro-catho fanatique qui ne cesse de l’appeler Nosferatu, le pauvre se sent incompris et explique tant bien que mal que ses gousses d’ail et autres chapelet sont inutiles. Ce que le vieux ne semble pas piger. »

Finale

10. La chiesa (Sanctuaire, Michele Soavi) – 1989
Cathédrales gothiques, groupes sataniques, chasseurs de sorcières et Asia Argento, tout un programme que ce film de 1989 musiqué en circonstance.

La chiesa

Top 10 des explosions de tête au cinéma

Depuis l’avènement du cinéma gore américain dans les années 60, l’explosion de tête est devenue au fil des années un incontournable du film de genre. George Romero ayant montré la voie dans les années 70 en massacrant ses zombies à coups de violentes décapitations (entre autres), désormais chacun trouve toujours sa bonne raison de faire éclater une tête au détour d’une séquence, dans une gracieuse effusion rougeoyante. Et les idées ne manquent pas. La preuve en images :

1. SCANNERS (David Cronenberg, 1980)
Cause de l’explosion : surtension télépathique
Note technique : 6.0
Note artistique : 6.0

2. L’AMIE MORTELLE (Wes Craven, 1986)
Cause de l’explosion : mauvaise réception d’un ballon de basket
Note technique : 5.5
Note artistique : 6.0

3. CHOPPING MALL (Jim Wynorski, 1986)
Cause de l’explosion : attaque de robot-laser
Note technique : 5.0
Note artistique : 4.5

4. DEADLOCK (Stuart Chapin, 1997)
Cause des explosions : bombes à retardement montées en colliers
Note technique : 5.0
Note artistique : 4.5

5. RIKI-OH, THE STORY OF RICKY (Ngai Kai Lam, 1991)
Cause de l’explosion : prise d’arts martiaux très efficace
Note technique : 4.0
Note artistique : 5.0

6. ZOMBIE (George A. Romero, 1978)
Cause de l’explosion : coup de fusil furtif mais précis
Note technique : 4.5
Note artistique : 4.5

7. DOGMA (Kevin Smith, 1999)
Cause de l’explosion : intervention divine
Note technique : 5.0
Note artistique : 4.0

8. THE BORROWER (John McNaughton, 1991)
Cause de l’explosion : inconnue (sauf si on a vu le film, ce qui n’est pas mon cas)
Note technique : 5.0
Note artistique : 3.5

9. PULP FICTION (Quentin Tarantino, 1994)
Cause de l’explosion : coup de revolver accidentel
Note technique :
Note artistique : 5.0

10. MARS ATTACKS (Tim Burton, 1996)
Cause de l’explosion : intolérance à la musique country
Note technique :
Note artistique : 5.0