Top 10 des BO funky de films italiens méconnus des 70s

Voici un petit top consacré à ces nombreux films italiens des années 60/70 que personne n’a vu mais dont la musique est inoubliable. Dieu soit loué, de multiples compilations existent qui regroupent ces trésors sans qu’on ait à se taper les films (qui sont sûrement très cool par ailleurs, mais bof quand même), principalement sur le label Cinevox. Pour en écouter plus, ma playlist Spotify Italo-easy-tempo scores est en ligne.

1. Armando Trovajoli – Blazing Magnum (dans A Special Magnum for Tony Saitta) – 1976
Deux guitares funky, une ligne de basse limpide, un charleston actif et quelques cuivres pour foutre l’ambiance, voilà la recette de la BO idéale, qu’on entendra sûrement un jour dans un film de Tarantino. L’oeuvre d’un spécialiste, Armando Trovajoli, 200 soundtracks à son actif. Un maître.

2. Piero Umiliani – Love In (dans Ce monde si merveilleux et si dégueulasse) – 1971
Ce monsieur est surtout connu pour Mahna Mahna, thème original d’un faux documentaire érotique de 1968 sur les moeurs sexuelles suédoises (Suède, enfer et paradis, tout un programme), repris en France par Henri Salvador sous le triste titre Mais Non Mais Non. Mais on a tendance à oublier ses autres bandes originales parmi lesquelles celle-ci, dont je ne me remets toujours pas (cette basse !).

3. Stefano Torossi – Fearing Much (album Feelings) – 1975
Bon je triche un peu vu que ce titre n’est pas tiré d’un film mais je trouve qu’il le mériterait.

4. Luis Bacalov – Summertime Killer (Meurtres au soleil) – 1972
Titre hyper connu puisque réutilisé dans Kill Bill volume 2. C’est l’oeuvre de l’italo-argentin Luis Enriquez Bacalov, qui avait débuté comme arrangeur pour des chanteurs pop avant de commencer à composer pour le cinéma. Grand bien lui en a pris.

5. Armando Trovajoli – Masquerade (dans Le Fouineur) – 1969
Oui, d’accord, il est déjà premier du top, mais quand même. Ce morceau-là est fantastique aussi.

6. Stelvio Cipriani – La polizia sta a guardare (dans Le grand kidnapping) – 1973
Spécialiste des films policiers, Stelvio Cipriani l’est aussi dans l’emploi du clavecin, bigrement efficace dans ce morceau. La preuve, il a été réutilisé dans au moins trois films, Tentacules (1977), Boulevard de la mort (2007) ou encore le giallo français de ce début d’année, Amer (2010).

7. Goblin – Death Dies (dans Les frissons de l’angoisse) – 1975
Pour tout savoir sur Goblin, sa vie, son oeuvre et tutti quanti, mon article du 30 mai consacré à ce groupe mythique est toujours disponible ici.

8. Franco Micalazzi – Running away from Jerzy (dans Stridulum) – 1979
Ce film a une note moyenne de 2.9 sur imdb.com, mais rien que pour ce thème vif et sautillant joué par cette flûte folâtre, je trouve qu’il mériterait au moins 3.

9. Ennio Morricone – Città Violenta (La cité de la violence) – 1970
Incontournable. J’aurais tout aussi bien pu choisir ce thème étrange, ou ce thème sensuel, ou ce thème jovial. Ou bien d’autres.

10. Alberto Baldan Bembo – Kama Sutra (dans Codice d’amore orientale) – 1974
Un film érotique, je trouve que ça conclut bien une playlist. Je n’ai donc aucune honte à placer cette funky sitar happy killer track pour fermer la marche de ce top.

Top 10 des super morceaux pervertis par la pub

Il était une fois, je regardais la télé. C’était la pub. Effondré sur un canapé, je laissais passer sous mon regard indifférent des images successivement cocasses, attrayantes, ineptes. L’éternelle greluche de chez Bourgeois avait tout juste terminé de parler de ses aisselles quand soudain, des harmonies familières me sortirent de ma torpeur.
Mais oui… cette mélodie… c’était bien lui… Amon Tobin ! Le dieu de la musique, mon idole : écouter un de ses morceaux, fermer les yeux, laisser place à une douce mais intense rêverie, laisser se déployer un imaginaire tout entier de lui-même, sans effort, par la seule puissance de l’excellence rythmique, harmonique, artistique, cela ne se produira plus. Désormais chaque fois que j’entendrai ce titre, Four Ton Mantis, c’est à une unique chose que je penserai : la Nissan Qashqai. A la fin du morceau, j’irai me coucher, désabusé, et je pleurerai sur mes draps ces années révolues où la musique d’Amon Tobin était encore immaculée. Et je penserai à mon rêve brisé, mes visions fantasmagoriques supplantées par celle d’une triste voiture grise, ma vie ruinée par Nissan.

Cette fois c’en était trop, je pris la résolution de lister les plus grands détournements télévisuels qu’ont dû subir des oeuvres musicales majuscules dans l’unique objectif de vendre des forfaits internet, des voitures en promo, des journaux de droite ou des rasoirs jetables. Quitte à devoir entendre ces morceaux à un endroit où on ne les attend pas, les voici aujourd’hui, maintenant et ici-même, dans le top 10 des super morceaux détournés, spoliés, dénaturés, pervertis par la publicité. A noter que la plupart des spots qui en sont issus sont plutôt intéressants à regarder, mais c’est pas une raison.

1. AMON TOBIN – Four Ton Mantis (Nissan Qashqai)
Puissance intrinsèque du morceau : 200 W
Puissance de martelage de l’annonceur : 30 W

2. ELECTRIC LIGHT ORCHESTRA – Mr Blue Sky (SFR)
Puissance intrinsèque du morceau : 80 W
Puissance de martelage de l’annonceur : 140 W

3. DIMITRI CHOSTAKOVITCH – Suite Jazz n°2, Valse n°2 (CNP)
Puissance intrinsèque du morceau : 100 W
Puissance de martelage de l’annonceur : 80 W

4. ENNIO MORRICONE – L’Estasi Dell’Oro (GDF Suez)
Puissance intrinsèque du morceau : 110 W
Puissance de martelage de l’annonceur : 40 W

5. DJ SHADOW – Mongrel Meets His Maker (Bouygues Telecom)
Puissance intrinsèque du morceau : 60 W
Puissance de martelage de l’annonceur : 80 W

6. PHILIP GLASS – Pruit Igoe (BMW)
Puissance intrinsèque du morceau : 90 W
Niveau de martelage de l’annonceur : 40 W

7. RÖYKSOPP – So Easy (Club Internet)
Puissance intrinsèque du morceau : 60 W
Puissance de martelage de l’annonceur : 70 W

8. VENUS – Beautiful Days (Le Figaro – Peugeot)
Puissance intrinsèque du morceau : 70 W
Puissance de martelage des annonceurs : 50 W

9. WIM MERTENS – Often A Bird (L’artisanat)
Puissance intrinsèque du morceau : 70 W
Puissance de martelage de l’annonceur : 50 W

10. ANDREAS JOHNSON – Glorious (Nutella)
Puissance intrinsèque du morceau : 50 W
Puissance de martelage de l’annonceur : 70 W