Top 120 des films sortis au cinéma en 2010

1. Rubber (Quentin Dupieux)
2. Life during wartime (Todd Solondz)
3. Kaboom (Gregg Araki)
4. Shutter Island (Martin Scorsese)
5. Mother (Bong Joon-Ho)
6. Mammuth (Gustave Kervern / Benoît Delépine)
7. A serious man (Joel Coen / Ethan Coen)
8. The ghost-writer (Roman Polanski)
9. Enter the void (Gaspar Noé)
10. Buried (Rodrigo Cortés)
11. Fantastic Mr Fox (Wes Anderson)
12. L’épine dans le coeur (Michel Gondry)
13. Kick-Ass (Matthew Vaughn)
14. Gentlemen Broncos (Jared Hess)
15. Ames en stock (Sophie Barthes)
16. Les petits ruisseaux (Pascal Rabaté)
17. Soul kitchen (Fatih Akin)
18. Date limite (Todd Phillips)
19. Le bruit des glaçons (Bertrand Blier)
20. Machete (Robert Rodriguez)
21. I love you Phillip Morris (Glenn Ficarra / John Requa)
22. Bad lieutenant : Escale à la Nouvelle-Orléans (Werner Herzog)
23. Tournée (Mathieu Amalric)
24. Crazy heart (Scott Cooper)
25. Inception (Christopher Nolan)
26. American trip (Nicholas Stoller)
27. The social network (David Fincher)
28. La vie au ranch (Sophie Letourneur)
29. Dans ses yeux (Juan José Campanella)
30. Une éducation (Lone Scherfig)
31. Scott Pilgrim (Edgar Wright)
32. Breathless (Ik-Joon Yang)
33. Very bad cops (Adam McKay)
34. Iron Man 2 (Jon Favreau)
35. Tout ce qui brille (Géraldine Nakache / Hervé Mimran)
36. When you’re strange (Tom DiCillo)
37. Piranha 3D (Alexandre Aja)
38. Toy Story 3 (Lee Unkrich)
39. In the air (Jason Reitman)
40. Crazy night (Shawn Levy)
41. L’agence tous risques (Joe Carnahan)
42. Greenberg (Noah Baumbach)
43. Les amours imaginaires (Xavier Dolan)
44. A single man (Tom Ford)
45. Des hommes et des dieux (Xavier Beauvois)
46. Dog pound (Kim Chapiron)
47. Expendables : unité spéciale (Sylvester Stallone)
48. Yves Saint Laurent – Pierre Bergé, l’amour fou (Pierre Thoretton)
49. Les émotifs anonymes (Jean-Pierre Améris)
50. Harry Potter et les reliques de la mort – partie 1 (David Yates)
51. The town (Ben Affleck)
52. Vous allez rencontrer un bel et sombre inconnu (Woody Allen)
53. Night and day (James Mangold)
54. Petits meurtres à l’anglaise (Jonathan Lynn)
55. Tamara Drewe (Stephen Frears)
56. Jean-Michel Basquiat : The radiant child (Tamra Davis)
57. Ajami (Scandar Copti / Yaron Shani)
58. Brothers (Jim Sheridan)
59. Trop loin pour toi (Nanette Burstein)
60. Potiche (François Ozon)
61. Salt (Phillip Noyce)
62. Red (Robert Schwentke)
63. Lenny and the kids (Ben Safdie / Joshua Safdie)
64. Ensemble, nous allons vivre une très, très grande histoire d’amour… (Pascal Thomas)
65. L’arbre (Julie Bertucelli)
66. Huit fois debout (Xabi Molia)
67. Memory Lane (Mikhael Hers)
68. Precious (Lee Daniels)
69. Daybreakers (Michael Spierig / Peter Spierig)
70. Resident evil : Afterlife 3D (Paul W. S. Anderson)
71. L’arnacoeur (Pascal Chaumeil)
72. Freddy – Les griffes de la nuit (Samuel Bayer)
73. Laisse-moi entrer (Matt Reeves)
74. Lovely bones (Peter Jackson)
75. Le choc des Titans (Louis Leterrier)
76. De vrais mensonges (Pierre Salvadori)
77. Sherlock Holmes (Guy Ritchie)
78. Les petits mouchoirs (Guillaume Canet)
79. We are four lions (Christopher Morris)
80. Gainsbourg – vie héroique (Joann Sfar)
81. Inside job (Charles Ferguson)
82. L’homme qui voulait vivre sa vie (Eric Lartigau)
83. Mr Nobody (Jaco Van Dormael)
84. La disparition d’Alice Creed (J Blakeson)
85. Les invités de mon père (Anne Le Ny)
86. Poetry (Lee Chang-Dong)
87. The killer inside me (Michael Winterbottom)
88. Agora (Alejandro Amenabar)
89. Tête de turc (Pascal Elbé)
90. The housemaid (Im Sang-Soo)
91. Copie conforme (Abbas Kiarostami)
92. Unstoppable (Tony Scott)
93. Amer (Hélène Cattet / Bruno Forzani)
94. Le dernier exorcisme (Daniel Stamm)
95. Film Socialisme (Jean-Luc Godard)
96. Une petite zone de turbulences (Alfred Lot)
97. Chatroom (Hideo Nakata)
98. Alice au pays des merveilles (Tim Burton)
99. L’amour c’est mieux à deux (Arnaud Lemort / Dominique Farrugia)
100. Green zone (Paul Greengrass)
101. Les meilleurs amis du monde (Julien Rambaldi)
102. The American (Anton Corbijn)
103. Lola (Brillante Mendoza)
104. Just another love story (Ole Bornedal)
105. Fatal (Michael Youn)
106. Robin des bois (Ridley Scott)
107. Valhalla rising (Nicolas Winding Refn)
108. Oncle Boonmee (celui qui se souvient de ses vies antérieures) (Apitchatpong Weerasethakul)
109. L’apprenti sorcier (Jon Turtletaub)
110. The tourist (Florian Henckel von Donnersmarck)
111. Mords-moi sans hésitation (Jason Friedberg / Aaron Seltzer)
112. Air doll (Hirokazu Koreeda)
113. Nine (Rob Marshall)
114. Splice (Vincenzo Natali)
115. Camping 2 (Fabien Onteniente)
116. Le mac (Pascal Bourdiaux)
117. Prince of Persia : Les sables du temps (Mike Newell)
118. L’Italien (Olivier Baroux)
119. My own love song (Olivier Dahan)
120. Adèle Blanc-Sec (Luc Besson)

Ce top ne vous convient pas ? Vous en voulez encore ? Vous trouvez inadmissible que Le bruit des glaçons soit si haut ? Allez donc jeter un coup d’oeil aux tops complets de mes amis smwhr et Ed Dunkel.

10 bonnes raisons d’aller voir Rubber, de Quentin Dupieux

Voilà une semaine que je clame à tous vents et sur tous les toits que Rubber est le film de l’année, presque un chef-d’oeuvre, tout du moins une oeuvre incontournable et qu’il faut donc aller le voir. Devant l’incrédulité et la défiance générale, j’avais eu l’idée d’exposer en 57 points pourquoi ce film est génial et pourquoi il faut à tout prix aller le voir. Pourquoi 57 ? No reason (huhu). Mais comme je sais que mes lecteurs sont des gens très occupés, j’ai finalement décidé de m’en tenir à 10 (oui c’est la seule et l’unique raison). Les voici :

1. Le premier long-métrage tourné avec un appareil photo
C’est par son manque de patience que l’on doit à Quentin Dupieux d’avoir choisi un appareil photo pour tourner son film. Fatigué de la lenteur du processus traditionnel, il a fait le choix du Canon 5D, qui permettait de tourner rapidement sans trop de tergiversations. Une brillante idée puisque le résultat est superbe. Rubber est et visuellement l’un des plus beaux films de l’année. J’ai l’impression que ce film est le premier d’une longue série, et qu’il est donc une REVOLUTION, pour le même prix que les tristes navets qui l’accompagnent à l’affiche (j’exagère, y a des bons films en ce moment mais PEU IMPORTE !).

2. Un point de départ dingue
L’histoire d’un pneu télékinésiste et psychopathe. Si vous n’avez pas envie de courir en direction du cinéma le plus proche en lisant un tel pitch, vous êtes un nazi.

3. Un film de genre de qualité supérieure
Avant toute chose, Rubber est un film de genre, horrifique et gore. Le héros est un pneu d’accord, mais c’est aussi un tueur psychopathe et avide de meurtre. Et quels meurtres ! Dupieux a certainement consulté ses classiques (Scanners et autres) avant de tourner, car il nous gratifie tout au long du film de superbes explosions de tête, des modèles du genre, techniquement sublimes, parfaitement sonorisées. Et je m’y connais.

4. Une astuce scénaristique brillante
L’histoire du pneu tueur ne vous suffit pas ? Moi non plus et c’est là que ce film est GENIAL. Ce pitch de série B n’est qu’un prétexte car la véritable histoire du film est celle de ces spectateurs munis de jumelles qui suivent en même temps que nous les tribulations du pneu fou. Dupieux passe son temps à passer d’une histoire à l’autre, faisant parfois faire à ces spectateurs des commentaires auxquels on avait pensé quelques secondes plus tôt (les fesses de Roxane Mesquida). Troublant. Les deux histoires sont liées par un personnage énigmatique, obéissant à une force supérieure à peine évoquée, dont on prendra soin d’imaginer nous même l’identité.

5. Le film qui vous fait ressentir les émotions d’UN PNEU
Car oui, dans Rubber, le pneu est un être vivant. On ressent ses émotions, ses interrogations, ses peurs, on s’identifie à lui, on comprend ce que c’est d’être lui. On comprend surtout le pur génie de Dupieux quand dans la meilleure scène du film, on suit dans un long travelling ce pneu tituber d’allégresse après le meurtre orgasmique d’un pauvre lapin. Du grand art.

6. Des acteurs au niveau
Ca a l’air con à dire, mais Stephen Spinella, acteur quasi-inconnu, petit rôle dans Harvey Milk et dans des films que personne n’a vu, vaut à lui seul de voir Rubber. C’est une faconde, une assurance, une présence, une force comique inattendues que l’on découvre en le voyant monologuer sur le No-Reason (cf. 10), mener avec entrain une enquête policière insensée ou expliquer l’inexplicable à ses collègues médusés. Autour de lui, la jolie Roxane Mesquida est parfaite en objet sexuel (comme d’habitude), tout comme Jack Plotnick, Wings Hauser et tout les autres d’ailleurs. Sans oublier le pneu, dont l’animation semble avoir fait l’objet d’une attention toute particulière, filmé très souvent en plan large même dans des déplacements assez périlleux. On se demande parfois si ce n’est pas un vrai pneu vivant qui a été filmé.

7. Une mise en scène soignée
Des cadrages superbes, des travellings élégants, sobres et efficaces, la réalisation est fourmillante d’idées, à tel point que l’on peut voir la même scène quatre fois de suite sans jamais se lasser, je parle en l’occurrence de celle où Robert (le pneu) découvre ses capacités et les teste sur plusieurs victimes (objets et animaux divers), une séquence admirable, redondante mais passionnante.

8. Le film d’un vrai auteur (français en plus)
Pour ceux qui seraient tombé sur Nonfilm, le premier film de Quentin Dupieux, impossible de ne pas voir dans Rubber la continuité de cette réflexion semi-nihiliste sur la représentation cinématographique et la relation spectacle/spectateur. Entre les deux, il y a eu Steak, film pas inintéressant où l’on retrouvait néanmoins ce ton fun et décalé, mais un peu dissimulé par la présence des stars Eric et Ramzy. Dans Rubber, on revient dans le plus pur style Quentin-Dupieux, absurde et hilarant comme du Blier, absurde et abscons comme du Buñuel. Tout ce qu’on aime.

9. Une BO qui tue
Quentin Dupieux étant qui il est (Mr Oizo rappelons-le), il ne pouvait faire autrement que de composer lui-même la BO de son film, comme il l’avait fait avec Steak. Il avait cependant collaboré avec deux autres pontes de la french touch (Sébastien Tellier & SebastiAn) et cette fois c’est la moitié moustachue de Justice, Gaspard Augé, qui est venue lui prêter main forte. Le résultat est une merveille, hétéroclite et jouissive, croisant des mélodies élégantes, sifflées, flûtées ou plaquées au clavier, à des influences diverses (John Carpenter, Carter Burwell, Philip Glass, …). Le point culminant étant assurément ce Tricycle Express morodérien entendu en fin de film. Et en bonus, un morceau non orignal, excellent au demeurant, du groupe funk Blue Magic, qui semble pourtant avoir été composé pour le film (la fameuse scène de plénitude post-meurtrem cf. 5).

10. Un magnifique hommage au No-Reason
Dans une impeccable scène d’ouverture, Stephen Spinella expose sa théorie sur la place du No-Reason dans les chefs-d’oeuvre du cinéma. « Pourquoi dans ET, l’extraterrestre est-il marron ? No reason ». Une question que l’on ne s’était jamais vraiment posé et qui prend tout son sens métaphysique dans la suite du film. On restera pendant 1h30 (et même après) dans cette incertitude, est-ce que ce film a seulement un sens, est-ce que tout cela n’est pas juste une vaste blague ? Question que l’on peut extrapoler à l’infini. Le cinéma. L’art. La vie. L’univers.

Top 10 des films de l’Etrange Festival 2010

L’Etrange Festival se déroulait la semaine dernière au Forum des Images de Paris. Cette sélection de films remarquables par leur originalité et/ou leur extrémisme permet d’ouvrir un maximum le spectre des possibles qu’offre le cinéma et on ressort forcément grandi d’une semaine comme celle que je viens de vivre. Pour ceux qui auraient manqué cet événement délicieux, voici mon palmarès personnel de la sélection 2010, tout du moins des films que j’ai eu l’occasion de voir (ce qui explique l’absence de Monsters ou A Serbian Film notamment). J’encourage chaudement quiconque lit ces lignes à aller voir (ou se procurer, pour ceux qui ne sortiront pas en France) un maximum de ces films, en commençant par le haut (et en s’arrêtant au cinquième, idéalement).

1. Rubber de Quentin Dupieux
Avec Stephen Spinella, Roxane Mesquida, Jack Plotnick
Il arrive souvent que l’on attende un film depuis si longtemps qu’on ne peut s’empêcher d’en avoir des espérances inatteignables. On ressort alors de la salle déçu, presque triste, voire en colère. Pour Rubber ce ne fut pas du tout le cas, bien au contraire. Je m’attendais à ce qui était annoncé, une histoire de pneu télékinésiste et légèrement psychopathe, un film de genre complètement barge, à l’image des précédents de Quentin Dupieux. Oui Rubber c’est d’abord ça, une mise en scène qui parvient à rendre un pneu vivant, émotif, inquiétant, une photo parfaite, des acteurs immenses. Mais ce qu’on ne m’avait pas annoncé c’est toute la partie immergée de l’iceberg, qui est colossale. Au delà de l’histoire du pneu vient se greffer toute une structure intermédiaire. On suit les aventures du public venu voir un film au milieu du désert (celui du pneu), et qui le suit au moyen de jumelles optiques. Les deux histoires s’entrecroisent et nous offrent un délice de comédie absurde, rappelant les meilleures heures du cinéma de Buñuel période « charme discret ». Mais j’y consacrerai probablement un article entier lors de la sortie en salles du film (10 novembre) tant il y a de choses à en dire.

2. The immaculate conception of Little Dizzle de David Russo
Avec Marshall Allman, Natasha Lyonne, Sean Nelson
L’un des films qui rend le plus grâce au nom du festival qui l’accueille. Etrange effectivement, cette histoire de techniciens de surface se gavant de gâteaux hallucinogènes trouvés dans les poubelles de leurs employeurs. Difficile de résumer plus en détail ce film, on pourrait le synthétiser en disant qu’il est une sorte de mixture regroupant le charme indie des frères Safdie, les dialogues ciselés du meilleur Kevin Smith, les délires hallucinés de Gregg Araki et la folie scénaristique de Charlie Kaufman. Original, forcément, mais surtout drôle de bout en bout. Un film tellement étrange que j’ai bien peur de ne pas pouvoir le revoir en salle de sitôt (pas de date de sortie française prévue).

3. Buried de Rodrigo Cortés
Avec Ryan Reynolds
« Tu crois vraiment que tout le film va se passer dans le cercueil ? Ha ha ». On me riait au nez quand j’essayais d’imaginer Buried avant d’aller le voir en salle. Cette histoire d’un camionneur en mission en Irak qui se réveille six pieds sous terre avec pour seule compagnie un briquet et un téléphone portable. Eh bien oui monsieur, pas un seul plan du film ne se déroule hors du cercueil, et c’est là que Buried est exceptionnel. Le dernier cinéaste à avoir tenté une telle prouesse est Joel Schumacher, avec son excellent Phone Game, qui parvenait à nous tenir en haleine pendant 80 minutes. Dans Buried, en l’espace d’1h35, l’espagnol Rodrigo Cortés ne nous laisse pas une seconde pour respirer. Le moindre coup de fil passé prend aussitôt une charge dramatique immense, grâce à une mise en scène inventive et efficace. Un coup de maître. Sortie en salles le 3 novembre.

4. Pontypool de Bruce McDonald
Avec Stephen McHattie, Lisa Houle, Georgina Reilly
Autre film à concept, à l’image de Buried. Grant Mazzy, animateur de radio libre, reçoit des appels de gens paniqués, racontant des émeutes assorties de faits divers étranges. Grant, sa standardiste et sa productrice commencent à flipper eux aussi. Canular ou réalité ? La question se pose aussi pour le spectateur. Bruce McDonald parvient à nous emmener où il veut grâce à son excellent travail sur l’image et le son, et arrive à faire de nous des victimes au même titre que ses protagonistes principaux face à une énigme dont seul le générique final nous donnera des éléments de réponse. Un objet cinématographique déroutant, à voir par curiosité, en DVD (pas de sortie ciné prévue).

5. Bedevilled de Cheol So Jang
Avec Young-hee Seo, Sung-won Ji Seo, Min-ho Hwang
Victime de surmenage, Hae-won prend des vacances dans l’île où elle a grandi, au fin-fond de la Corée. Elle y retrouve une amie d’enfance, Bok-nam, qui n’a jamais quitté l’île et est visiblement malmenée par les habitants. Hae-won, troublée, ne sait pas comment réagir. Cheol So Jang parvient à installer une tension croissante pendant une bonne moitié de film avant de balancer la purée dans un final sordide et ultra-gore. En passant, il amorce une réflexion sur la culpabilité et la question de comment réagir face à l’humiliation d’autrui, dans un film plutôt réussi mais assez incommodant.

6. The Housemaid de Im Sang-Soo
Avec Jeon Do-Yeon, Lee Jung-jae, Youn Yuh-jung
Note : On entre dans la deuxième partie du top, à partir de maintenant ce sont des films que je ne conseille pas. Euny est embauchée comme gouvernante dans une famille bourgeoise. Elle entretient une relation avec le père de famille et tombe enceinte. Bad trip. Très beau pendant une heure, The Housemaid ne parvient pas à tenir la distance et se perd dans un gouffre mélodramatique menant tout droit à une fin d’un grotesque achevé. Sortie le 15 septembre.

7. Le dernier exorcisme de Daniel Stamm
Avec Patrick Fabian, Ashley Bell, Iris Bahr
Cotton Marcus est suivi par une chaîne de télévision pour révéler à l’Amérique que tout son passé d’exorciste n’était qu’une vaste supercherie, mais voilà qu’il se retrouve en présence d’un vrai cas de possession démoniaque. L’idée de départ est bonne, et d’ailleurs le film est drôle pendant une bonne demi-heure quand on voit Cotton raconter sa vie, se déplacer avec l’équipe du documentaire, puis pratiquer un exorcisme pipoté en dévoilant ses trucs en montage alterné. L’idée du faux documentaire est là parfaitement justifiée. Mais quand on bascule dans le film d’horreur, le procédé, déjà usé par Blair Witch, Cloverfield ou Rec devient inutile, voire pesant, d’autant que Daniel Stamm ne lui apporte aucun renouveau. On n’a jamais peur et cette histoire vraiment trop bateau ne suscite pas le moindre intérêt. Au final, les seuls sursauts provoqués le seront grâce à une musique criarde, qui n’a dans le cadre du faux documentaire aucune légitimité. Sortie le 15 septembre.

8. Four Lions de Chris Morris
Avec Riz Ahmed, Arsher Ali, Nigel Lindsay
Four Lions raconte l’histoire de quatre djihadistes anglais complètement idiots, obsédés par l’idée de se faire exploser. Evidemment, c’est original, diablement osé même, de tourner en dérision un tel sujet. Le seul problème (et il est énorme) c’est que la stupidité des protagonistes est telle qu’elle en devient inconcevable et ne parvient à provoquer que les sourires polis. On se remet alors à quelques situations cocasses pour trouver de quoi rire mais elles ne sont pas si fréquentes et on regrette à la fin que tous ces gags rocambolesques semblent avoir été écrits sans le moindre souci de vraisemblance. Sortie le 8 décembre.

9. Proie de Antoine Blossier
Avec Grégoire Colin, Bérénice Béjo, François Levantal
Une vague histoire de sangliers mutants dans la cambrousse, un film d’horreur français, pas terrible. Ce n’est pas très bien filmé, pas très subtil, et on ne voit pas grand chose (pratiquement tout le film se passe de nuit) et c’est peut-être heureux car les effets spéciaux sont gravement cheapos. Pas de date de sortie prévue mais je ne pense pas qu’il soit indispensable d’aller le voir.

Pas de vidéo mais une belle image.

10. Nous sommes ce que nous sommes de Jorge Grau
Avec Francisco Barreiro, Alan Chavez, Juan Carlos Colombo
On nous promettait un Morse version antropophage transposé au Mexique, mais ce film (présenté à Cannes en mai dernier) ne tient pas une seconde la comparaison. Cette histoire d’une famille de cannibales livrée à elle-même après la mort du père ne se situe ni dans le registre de la métaphore sociétale, ni dans celui du film de genre rigolard. C’est sinistre, pesant, pas drôle (cela dit, ça ne cherche pas à l’être), on ne comprend rien et on se fait chier.