Critique 2 en 1 : The Town / Resident Evil Afterlife

Bon ça fait plus d’une semaine que ce blog est inactif, je concède que c’est inadmissible. Le problème c’est que j’ai vu que deux films récemment, pas terribles, et donc j’ai pas spécialement envie d’écrire quelque chose de constructif et détaillé sur l’un d’entre eux. Alors j’ai trouvé une parade vachement astucieuse et pratique, n’est-ce pas, puisqu’il suffit juste de lire soit la partie gauche, soit la partie droite, soit les deux l’une après l’autre. Et pour un minimum d’effort je ponds deux critiques en une.

THE TOWN
(Ben Affleck)

RESIDENT EVIL : AFTERLIFE
(Paul W.S. Anderson)

Pour pitcher brièvement ce film je dirais juste que…
la jolie directrice d’une banque se fait enlever par des individus masqués lors d’un braquage avant d’être libérée, les yeux bandés. L’un d’entre eux, tombé amoureux d’elle, s’arrange pour la rencontrer et se la taper calmement alors que l’enquête suit son cours. j’ai rien compris à l’histoire donc je meuble avec cette toute petite photo de tournage :

J’ai aimé
très modérément dans l’ensemble. Je trouve que ce film est le côté décomplexé des effets spéciaux, en roue libre totale, quoiqu’
un peu trop
cucul la praline, assez banal, très américain et globalement un peu clicheteux, lâchés par moment, notamment lors de passages au ralenti, au caractère absolument inutile,
voire risible. Cela dit,
je retiens quand même quelques scènes de suspense réussies et de belles courses poursuites très maîtrisées, ce qui donne un thriller assez honnête. tout cela donne un ensemble bien rigolo et la plupart de ces effets bullet-time hors de propos sortis tout droit de Matrix Reloaded sont finalement très réjouissants
Pour ce qui est des personnages,
certains sont plutôt bien trouvés, notamment celui que l’on voit le moins, joué par Pete « Kobayashi » Postlethwaite, presque scorsésien (hum, m’enflammé-je ?). on ne sait pas très bien qui est qui, mais on s’en fout complètement, de toute façon ils meurent tous. Ben oui l’intérêt, c’est quand même la baston et les SFX.
Par contre, on ne retiendra pas forcément la prestation de
Ben Affleck Milla Jovovich
à qui il faudra expliquer qu’il ne suffit pas de prendre
une grosse voix de mec qui a tellement bourlingué dans la vie que maintenant il a une incisive cassée et une ride entre les sourcils, comme ça

des poses ridicules de nana qu’il faut pas faire chier, mais que de toute façon c’est trop tard parce qu’elle s’apprête à tuer tout le monde, comme ça

pour faire croire qu’on joue bien. A part ça, les dialogues sont
parfois un peu concons, ce n’est en tout cas pas la force du film. nuls mais on s’en fout aussi. Parce qu’on préfère la baston et les SFX.
Dans l’ensemble, je te conseille ce film si tu aimes
les thrillers efficaces mais un peu nullos voire un brin grotesques. les bastons et les SFX, notamment les 360° au ralenti.
Sache en tout cas que j’ai regardé ma montre
trois fois. une fois.
Avant d’écrire cette critique, j’aurais bien attribué à ce film une note de
4/10 6/10
mais en l’écrivant je me rends compte que c’est
pas si mal de la merde
donc finalement je lui donne
6/10 4/10

Critique : The Expendables, ça tient la route

Depuis le temps qu’on les attend, les voici enfin ces fameux « expendables », littéralement, ceux dont on peut se passer. Malheureusement, on en a perdu quelques-uns en route, comme Wesley Snipes (en prison), Steven Seagal (bisbille avec le producteur), et surtout Jean-Claude Van Damme (pas assez de présence à l’écran pour son rôle comparé à son standing, selon lui). D’autres exemples ici.

Malgré cette petite déception, The Expendables reste le must-see de la semaine, ne serait-ce que pour la présence de Sylvester Stallone, des deux côtés de la caméra. N’ayant vu qu’un seul de ses films comme acteur (Demolition Man, dont je garde un bon souvenir), je n’ai pas hésité une seconde et me suis rendu avec enthousiasme dans le cinéma le plus proche pour enfin, savoir.

Et dès le générique, j’ai compris de quoi il retournait : typo grasse et carrée en texture « acier inoxydable », musique badaboumesque, puis arrivée de grosses motos pétaradantes, tout sela sent la couille à plein nez, et assez fort. Car oui The Expendables est un film de mecs, de vrais.

Chez Stallone les femmes n’ont leur place que comme prétexte à l’action. A ma gauche nous avons la fille du dictateur mexicain (ou apparenté) de service (joué par le Angel Batista de Dexter), qui est gentille, elle, pas comme son affreux papa, et qui veut juste le bien de son peuple, ce qui émeut assez le personnage de Stallone. A ma droite, la girlfriend de Christmas (Jason Statham), battue par son nouveau keum, nous vaudra une bagarre vengeresse, seul contre toute une équipe comme au temps du Transporteur, désignant tout net Statham comme une sorte de Clint Eastwood des temps modernes, et conclue par un superbe « La prochaine fois ce sera tes couilles » – je ne dévoile pas l’objet que Jason vient de poignarder rageusement à ce moment précis (indice : l’action se déroule sur un terrain de basket).

Voilà pour ce qui est des gonzesses. Du côté des gars, tout est bien cadenassé également, chacun a sa propre fonction dans le film et s’en acquitte à merveille. Stallone en chef de bande est crédible, sa rivalité connivente avec Statham est plutôt savoureuse, et leurs registres différents les rend complémentaires. Jet Li et sa petite taille apportent la touche running-gag adéquate, Dolph Lundgren hérite du rôle de traître, tandis que Mickey Rourke s’adonne à la philosophie, passant tout le film à donner des leçons de vieux sage, faire des tatouages à ses potes et peindre des fleurs sur une guitare en pleurnichant. Pour ce qui est de Bruce Willis, on le voit à peine cinq minutes, partagées avec un autre guest de choc pour une scène plutôt rigolote (mais pas plus). Les autres on s’en fout, on sait pas qui c’est.

Statham – Stallone : un duo qui tue (rires)

A part ça, disons-le, l’intrigue de The Expendables est assez nulle, une vague histoire d’ex-agent de la CIA cupide et impitoyable qu’il faut éliminer. Mais peu importe car le vrai film réside dans ses scènes d’action, évidemment. Et à ce petit jeu, Stallone est assez bon. Sa mise en scène est impeccable, parfois audacieuse, se laissant aller par moments à de chaleureux élans gores, du plus bel effet. Dans son domaine, Stallone maîtrise finalement aussi bien son sujet que des spécialistes comme John Woo ou Paul Greengrass.

Jet Li est petit, et il en souffre

Pour ce qui est des dialogues par contre, c’est la grosse faiblesse du film, et il faut tout le talent de Mickey Rourke pour empêcher une scène de conversation mélodramatique de friser le grotesque. Heureusement, ce genre d’effusions se font rares et sont oubliées dix minutes plus tard après une bonne grosse tuerie. Cependant, un deuxième reproche que l’on pourrait faire à Stallone est l’invincibilité totale de ses protagonistes. Là où il aurait eu l’occasion de suggérer une certaine fragilité de ses héros laissés pour compte, il préfère en faire des machines à tuer invulnérables. Jamais touchés, jamais en danger, jamais morts.

En tout cas, on ressort plutôt réjoui de ce film de pur divertissement, pas déplaisant pour qui n’en attend que de belles fusillades et des dialogues bien connauds mais parfois rigolos.

Critique : Night and Day, une comédie sympa mais flemmarde

Des Night and Day, il en sort régulièrement. Un Night and Day, c’est une comédie sur fond d’espionnage ou de milieux mafieux où un ou deux protagonistes n’ayant rien demandé à personne se retrouvent embringués dans d’incroyables pérégrinations, fusillades ou autres courses poursuites. La dernière production notable du genre était Crazy Night dont j’avais émis une opinon plutôt favorable ici-même.

Mais ce Night and Day-là est un peu différent des autres. D’abord il y a Tom Cruise. Ensuite il y a Cameron Diaz. Et enfin il y a James Mangold (Identity, 3h10 pour Yuma, Walk the line). De quoi pouvoir espérer qu’on sorte un peu des sentiers battus… Ben non.

June (Cameron Diaz) voyage dans le même avion que Roy (Tom Cruise), mais après un bref passage aux toilettes elle apprend horrifiée que Roy vient de tuer tout le monde, pilotes inclus. Débute alors une incroyable cavale des deux néo-acolytes, poursuivis de toutes parts avant même que June ne comprenne quoi que ce soit de la situation.

Au début, c’est drôle, notamment grâce au personnage de Tom Cruise, tueur impitoyable et décontracté. Sa façon de dézinguer un à un tous les méchants, d’atterrir toujours au bon endroit et de maîtriser toutes les situations avec une sérénité à toute épreuve est assez jouissive et apporte un côté burlesque et second degré plutôt sympathique. Son opposition avec le personnage de Cameron Diaz, en crise de nerfs continue pendant une bonne demi-heure de film, parvient à nous tenir en haleine un bon moment. On retrouve à certains moments du film l’esprit de True Lies, modèle du genre.

Mais le scénario ne suit pas. L’intrigue, cousue de fil blanc et sans aucune surprise, ne peut pas compter sur les scènes d’actions pour relever le niveau général, dynamiques mais trop invraisemblables pour produire la moindre excitation. Quand à l’humour, il est rarement au rendez-vous quand il ne s’appuie pas sur la performance des deux acteurs principaux, et ne va jamais assez loin dans le burlesque pour contrebalancer l’abracadabrantesquerie de l’ensemble. On sait bien vite comment tout cela va finir : personne ne va mourir sauf éventuellement quelques vilains. A noter les seconds rôles tout à fait improductifs de Peter Sarsgaard et Paul Dano.

Ajoutons à cela quelques failles scénaristiques et on obtient un Night and Day tout ce qu’il y a de plus anecdotique, rigolo mais un peu faible, agréable mais un peu trop fainéant. On attendra encore un peu pour le retour en force de Tom Cruise (et peut-être encore plus pour Cameron).

Kick-Ass, un vrai film de super-héros

Dave (Aaron Johnson) est un ado normal et il veut devenir un super héros. Seul problème : il n’a ni super-pouvoir, ni aptitude particulière dans quelque domaine que ce soit, mais qu’importe, il est motivé c’est l’essentiel… Heureusement pour lui, il est suppléé dans sa lutte contre le crime par un duo père-fille surentraîné et pressé d’en découdre (Nicolas Cage / Chloe Moretz).

Kick-Ass est un film hétérogène. C’est d’abord une comédie, qui emprunte volontiers quelques running gags éculés depuis 15 ans et autres automatismes désespérants aux teens movies à la American Pie (branlette sur YouPorn, humiliation devant les casiers, bombasse inaccessible mais qui dit quand même oui à la fin, etc). Pour résumer, le côté gaguesque au premier degré du film est parfois un peu paresseux, par exemple on se repose beaucoup trop sur le capital sympathie que peut avoir Christopher « McLovin » Mintz-Plasse pour nous faire accepter son personnage pas très intéressant dans le film.

Mais Kick-Ass, heureusement, c’est surtout un film d’action, de baston, de super-héros, est c’est là qu’il percute. Car en plus de se payer légèrement la tête de quelques cibles majestueuses (Batman, Spiderman et d’autres), Matthew Vaughn s’approprie les codes du genre, réussit à les transcender et à livrer des scènes d’action bluffantes dignes des meilleures productions marvelesques. Rythmées, drôles, inventives, voire virtuoses, surélevées par une musique de bon aloi, c’est elles qui sont le moteur du film, et elles sont abondantes. C’est l’occasion également de se réjouir de quelques effusions et débordements gores complètement inattendus, mais du plus bel effet.

Ce joyeux bordel est porté par des interprètes inspirés, parmi lesquels on peut saluer Mark Strong en truand désorienté, ou Nicolas Cage excellent en vengeur impitoyable dans sa combi simili-Batman élégamment pourlingue.

On restera donc indulgent sur les quelques fautes de goûts ou autres creux scénaristiques abandonnés çà et là, car avec ou sans ses défauts Kick-Ass reste incontestablement un des films les plus réjouissants de ce mois d’avril.

Le Choc des Titans, mission accomplie

Le voilà le film de la semaine, un bon péplum comme on les aime. Dans un champ d’action où récemment un film comme Agora se laissait aller à une sorte de méditation raseuse, Le Choc des Titans s’affranchit de toute tentative de sous-texte : on est là pour s’amuser, voir des dieux barbus, des monstres fabuleux et des têtes coupées, et ça Louis Leterrier et ses copains l’ont compris.

Porté par l’imagerie mythologique et les récits légendaires que l’on connaît, le scénario se déroule de lui-même, sans surenchère dramaturgique. Pas de sentimentalisme niais, si ce n’est par petites touches (la fin notamment n’échappe pas à un certain conventionnalisme bébête), pas de morale à la mords-moi-le-noeud, juste du pur divertissement.

Je n’ai pas vu le film de 1981 et il est possible que ceux qui le connaissent soient déçus par cette nouvelle version qui n’ajoute sûrement pas grand chose à celle de Desmond Davis, mais moi qui venait là pour un simple spectacle, j’ai eu ce que je voulais. Des effets spéciaux à gogos, une rixe clownesque entre frères dieux (plaisir de revoir une opposition entre Liam Neeson gentil et Ralph Fiennes méchant dans un registre un peu plus funky), des scorpions géants, et même un sabre laser, tout ça, c’est dans Le Choc des Titans. Et c’est ça qu’on voulait voir. En attendant Prince of Persia, je pense qu’on tient notre défouloir concon de l’année.

Par contre, inutile de dépenser trois euros de plus pour des lunettes 3D, cela n’apporte pas un grand intérêt au film.