Top 100 des films

1. Orange mécanique (Kubrick, 71)
2. Phantom of the Paradise (De Palma, 74)
3. 2001 l’odyssée de l’espace (Kubrick, 68)
4. Préparez vos mouchoirs (Blier, 78)
5. Pulp fiction (Tarantino, 94)
6. Shining (Kubrick, 80)
7. Le dîner de cons (Veber, 98)
8. Matrix (Wachowski, 99)
9. Les bronzés font du ski (Leconte, 79)
10. Vol au dessus d’un nid de coucou (Forman, 75)
11. The big Lebowski (Coen, 98)
12. La chèvre (Veber, 81)
13. Batman le défi (Burton, 92)
14. Batman (Burton, 89)
15. Full metal jacket (Kubrick, 87)
16. Lost in translation (Coppola, 03)
17. Edward aux mains d’argent (Burton, 90)
18. Elephant (Van Sant, 03)
19. Barry Lyndon (Kubrick, 75)
20. Oscar (Molinaro, 67)
21. Requiem for a dream (Aronofsky, 00)
22. Buffet froid (Blier, 79)
23. Suspiria (Argento, 77)
24. Reservoir Dogs (Tarantino, 92)
25. Taxi driver (Scorsese, 76)
26. Un air de famille (Klapisch, 96)
27. Superman (Donner, 78)
28. Storytelling (Solondz, 01)
29. Carrie au bal du diable (De Palma, 76)
30. The truman show (Weir, 98)
31. Les fugitifs (Veber, 86)
32. Les compères (Veber, 83)
33. On connaît la chanson (Resnais, 97)
34. Le créateur (Dupontel, 99)
35. Shaun of the dead (Wright, 04)
36. No country for old men (Coen, 07)
37. Jurassic Park (Spielberg, 93)
38. Beetlejuice (Burton, 88)
39. Les trois frères (Bourdon & Campan, 95)
40. Clerks, les employés modèles (Smith, 94)
41. Retour vers le futur (Zemeckis, 85)
42. Napoleon Dynamite (Hess, 04)
43. Midnight Express (Parker, 78)
44. Les aventures de Rabbi Jacob (Oury, 73)
45. La nuit américaine (Truffaut, 73)
46. Breaking the waves (Von Trier, 96)
47. Les acteurs (Blier, 00)
48. La cité de la peur (Berbérian, 94)
49. Astérix et Obelix : Mission Cléopâtre (Chabat, 02)
50. Duel (Spielberg, 71)
51. La grande bouffe (Ferreri, 73)
52. L’aile ou la cuisse (Zidi, 76)
53. Mary à tout prix (Farrelly, 98)
54. Spider-man (Raimi, 02)
55. Le père noel est une ordure (Poiré, 82)
56. Happiness (Solondz, 98)
57. Rubber (Dupieux, 10)
58. Nonfilm (Dupieux, 02)
59. Battle Royale (Fukasaku, 00)
60. Mars Attacks! (Burton, 96)
61. Fargo (Coen, 96)
62. Wayne’s World (Spheeris, 92)
63. Austin Powers (Roach, 97)
64. Subway (Besson, 85)
65. Kill Bill Volume I (Tarantino, 03)
66. Les bronzés (Leconte, 78)
67. Le goût des autres (Jaoui, 00)
68. Smiley face (Araki, 07)
69. Le corniaud (Oury, 65)
70. Memento (Nolan, 00)
71. Donnie Darko (Kelly, 01)
72. American Beauty (Mendes, 99)
73. Petits meurtres entre amis (Boyle, 94)
74. Les évadés (Darabont, 94)
75. Darkman (Raimi, 90)
76. True Romance (Scott, 93)
77. Fight club (Fincher, 99)
78. Bienvenue à Gattaca (Niccol, 97)
79. Festen (Vinterberg, 98)
80. Tout sur ma mère (Almodovar, 99)
81. Sweeney Todd (Burton, 07)
82. Koyaanisqatsi (Reggio, 82)
83. Two lovers (Gray, 08)
84. Ed Wood (Burton, 94)
85. La classe américaine (Mézerette & Hazanavicius, 93)
86. La ligne verte (Darabont, 99)
87. Disjoncté (Stiller, 96)
88. Boogie Nights
(Anderson, 97)
89. 28 jours plus tard (Boyle, 02)
90. Little miss sunshine (Dayton & Faris, 06)
91. American Psycho (Harron, 00)
92. Aaltra (Kervern & Delépine, 04)
93. L’expérience (Hirschbiegel, 01)
94. Cloverfield (Reeves, 08)
95. Amadeus (Forman, 84)
96. Les portes de la gloire (Merret-Palmair, 01)
97. Delicatessen (Jeunet, 91)
98. Cours Lola Cours (Tykwer, 98)
99. Collision (Haggis, 04)
100. Mother (Bong, 09)

Critique : Tron l’héritage, de Joseph Kosinski

La critique cinéma est un exercice difficile. Il faut toujours dissocier la vraie valeur d’un film de la déception/surprise qui découle des attentes que l’on en avait. Je n’ai pas vu le premier Tron, celui de Stephen Lisberger, mais je l’imagine comme une sorte de Matrix à la eighties. C’est dans cette optique que je suis allé voir Tron l’héritage, m’attendant à voir quelque chose de similaire à Matrix reloaded, délayage nébuleux du premier épisode mais allant plus loin dans l’expérience visuelle. D’autant plus qu’entre Tron et Tron 2, ce sont vingt ans qui se sont écoulés donc potentiellement on pouvait s’attendre à une évolution colossale. Et voilà : j’ai été déçu.

C’est au bout de dix minutes qu’on commence à faire son deuil si l’on attendait un scénario digne de ce nom, les personnages sont insignifiants, les dialogues sont bêtes, l’intrigue est d’un ennui profond, l’humour est inexistant. C’est donc de l’aspect visuel du film qu’il faut attendre le salut, heureusement on ne s’ennuie qu’un petit quart d’heure avant d’entrer dans le vif du sujet. On entre alors (si j’ai bien compris) dans la « grille », le fameux programme conçu par Kevin Flynn (Jeff Bridges), un monde fait de paysages futuristes aux couleurs froides et aux lignes fluorescentes. Il faut avouer que c’est beau, cohérent, techniquement impeccable. Cependant, notre éblouissement s’arrêtera là.

En partant d’un univers aussi riche, Joseph Kosinski n’arrive jamais à rendre ses scènes d’actions captivantes, notamment les combats à coups de lancers de disques durs ou les courses à motos, complètement amorphes, qui offraient pourtant un certain potentiel de jouissance visuelle. Même problème pour la 3D, incapable de faire ressortir l’orthogonalité de ces idéales lignes lumineuses, ou la profondeur des espaces vertigineux du décor.

Finalement qu’est-ce qu’il reste ? Une valeur sûre : Jeff Bridges, qui est bien gentil de mettre son propre charisme au service de son personnage tiédasse à souhait. Je ne parle ici que du personnage de Kevin Flynn car il y a un AUTRE Jeff Bridges dans le film, vingt ans plus jeune, redessiné en images de synthèse, très peu convaincant, à la limite du grotesque (on se croirait dans une cinématique de jeu vidéo). Il y a aussi Michael Sheen, un peu rigolo dans un rôle de directeur de boîte de nuit chevelu et évaporé.

Et surtout, SURTOUT, il y a la musique originale des Daft Punk, tout bonnement parfaite. Cette bande originale à la fois vintage et hi-tech, orchestrale et électronique, est finalement le principal (voire le seul) intérêt du film, le seul vecteur de sublimation de cet univers fantastique mais pas vraiment exaltant.

Critique : Le discours d’un roi, de Tom Hooper

Le voici mon grand retour, non n’applaudissez pas ça me gêne. Après un mois d’absence et quelques films vus mais pas très intéressants (Somewhere : fade, La chance de ma vie : mauvais casting, Pianomania : sympathique mais chiant, The Green Hornet : du déjà vu, Au-delà : sans intérêt, Les chemins de la liberté : interminable, Comment savoir : pas drôle), nous voilà enfin entrés dans une période faste. En attendant Black Swan, Tron, 127 heures, Halal police d’état, True Grit et Paul notamment (qui sortent tous dans les trente jours à venir), excitons-nous avec ce fameux discours d’un roi, de Tom Hooper.

Un sujet propice à l’extrapolation politico-historique, un acteur principal au top de la hype (Colin Firth, dont personnellement j’ignorais encore l’existence il y a un an), une musique signé Alexandre Desplat (ce qui se fait de mieux en la matière depuis la mort artistique de Danny Elfman) : un tel film ne peut que réjouir son public. Et c’est le cas évidemment, en témoignent ses douze nominations aux Oscars (dont meilleur film, meilleur réalisateur, meilleur scénario original, meilleur acteur, meilleurs seconds rôles, meilleure musique).

Le discours d’un roi raconte une histoire sans grand intérêt, celle d’un roi bègue qui doit apprendre à parler en public. Il en appelle à un orthophoniste aux méthodes singulières pour régler ce problème majeur, à l’aube de la Seconde Guerre Mondiale.

Qui aura vu la bande-annonce ci-dessus peut imaginer sans trop se tromper le contenu du film, qui raconte essentiellement la rencontre et les échanges entre Colin « George VI » Firth et Geoffrey « Lionel Logue » Rush. C’est d’ailleurs là où il est le plus efficace, porté par son excellent tandem d’acteurs. Les scènes où ils sont les deux seuls protagonistes sont évidemment les meilleures, fortes, drôles, bien dialoguées.

Au delà de ces quelques moments de grâce, le film de Tom Hooper reste très académique. La construction du film est classique, la mise en scène est habile mais discrète, les seconds rôles sont anodins. La musique de Desplat, omniprésente mais conventionnelle finit par se faire oublier, et c’est finalement la septième de Beethoven qui accompagne le discours final tant attendu, avec un certain succès, reconnaissons-le. Sur la distance, c’est surtout dans l’humour qu’il faut trouver le principal intérêt du film, qui n’en manque pas et en devient un excellent divertissement.

Oh, d’ailleurs, ce week-end je vais probablement aller voir Rien à déclarer, si j’ai le temps je vous dirai lequel des films est le plus drôle, et la réponse est loin d’être évidente. Stay in touch… Et likez-moi, ça me manque.

Top 10 des thèmes de films avec un mec qui siffle

En ce moment, je suis d’humeur siffleuse. En réécoutant récemment le splendide thème principal de Coup de tête (Jean-Jacques Annaud), j’ai d’ailleurs remarqué que cela faisait bien longtemps que je n’avais pas entendu un thème sifflé au cinéma. Il faut dire qu’en ce moment, l’originalité n’est pas légion dans le secteur. Parmi les anciennes gloires, Danny Elfman continue à user ses glockenspiels, Howard Shore bulle chez Scorsese et Cronenberg, Gustavo Santaolalla s’en remet à ses guitares folklo, et John Williams se contente depuis une dizaine d’années de faire de bonnes soupes dans de vieux pots (Star Wars, Harry Potter, les retours de Superman et Indiana Jones). Il n’y a guère qu’Alexandre Desplat qui sorte désormais du lot, notamment avec son étonnante bande originale de Fantastic Mr Fox. Mais je m’égare…
Voici donc l’anthologie du pucker whistling dans la musique de film. Et ça commence avec…

1. Coup de tête (Annaud, 79) de Pierre Bachelet
Fort de son expérience cinématographique, notamment sur Emmanuelle, et de son amitié avec Annaud dont il illustrait déjà les publicités, Pierre Bachelet fut sollicité pour composer la BO de Coup de tête. Résultat : cet air doux et éthéré posé sur une basse synthétique à la Moroder, un chef d’oeuvre méconnu. En tout cas moins célèbre que l’autre fait de gloire de son auteur (Les Bronzés font du ski). Et c’est un tort.

2. Twisted Nerve (Boulting, 68) de Bernard Herrmann
Air très connu depuis son emploi par Tarantino dans Kill Bill Volume I, il ne faut toutefois pas oublier que ce morceau est le thème original d’un thriller anglais de 1968, signé du génial Bernard Herrmann, période post-hitchcockienne. Dans Twisted Nerve, ce thème innocent est sifflé par le dangereux psychopathe joué par Hywel Bennett, avant qu’il ne s’occupe de ses victimes.

3. Peur sur la ville (Verneuil, 75) de Ennio Morricone
J’ai peur de finir par citer Morricone dans tous mes articles à force, mais là je ne pouvais pas passer à côté. Après avoir imposé le sifflet comme une constante de la musique de westerns spaghetti, Morricone ne s’est pas arrêté et a continué à solliciter son ami siffleur Alessandro Alessandroni dans moult bandes originales. L’une d’elle est Peur sur la ville, et comme toujours, c’est du grand art.

4. Les compères (Veber, 83) de Vladimir Cosma
On a tendance à oublier l’oeuvre immense de Vladimir Cosma, compositeur attitré d’une belle palanquée d’usineurs de nanars rigolos bien de chez nous, mais aussi auteur de morceaux d’une inventivité remarquable comme en témoignent ce thème un peu foufou issu de Clérambard (Robert, 69) ou ce thème aux influences eriksatiennes issu de Diva (Beineix, 80) pour n’en citer que deux. Pour sa troisième collaboration avec Francis Veber, après les cuivres sautillants du Jouet et la flûte de pan de La Chèvre, l’ami Cosma opte pour un sifflement jovial dans Les Compères. Choix que je valide énergiquement.

5. Et pour quelques dollars de plus (Leone, 65) de Ennio Morricone
Trop culte pour que je prenne la peine d’en dire deux mots. C’est Ennio. Voilà. Si vous voulez vraiment une info, sachez que dans la phrase ci-avant, le mot « culte » n’est pas un adjectif mais un substantif (j’ai appris ça récemment).

6. Il giustiziere di Dio (Lattanzi, 73) de Piero Piccioni
Piccioni, en voilà un qui aurait très bien pu figurer dans mon top 10 des BO funky de films italiens des années 70, mais je n’ai trouvé nulle part sur internet cet excellent morceau qu’est Tremendous Stars. Bref, Piero a aussi composé des musiques de westerns comme celle-ci, dont le côté décontracté-du-gland s’écarte un peu de l’allant morriconien habituel, ce qui n’enlève rien au charme du morceau et de son sifflet paisible.

7. La vie de Brian (Jones, 79) de Eric Idle
Bien que n’étant pas spécialement client des Monty Python, je ne peux m’abstenir de mentionner cette joyeuse parodie des manies disneyennes (en particulier pour le film Pinocchio). La partie sifflée constituant un élément important de ce final monumental, je me dois de le faire figurer dans ce top.

8. M le maudit (Lang, 31) de Edvard Grieg featuring Fritz Lang
Tiré de Peer Gynt, drame poétique de Edvard Grieg composé en 1866, Dans l’antre du roi de la montagne est l’air que siffle M le maudit avant chacun de ses crimes. Une idée lumineuse trouvée par Fritz Lang pour faire naître l’angoisse chez le spectateur. Du reste, il a dû payer de sa personne pour la mettre à exécution car, Peter Lorre ne sachant pas siffler, c’est Lang lui-même qui s’est chargé de le doubler aux moments appropriés.

9. Robin des bois (Reithermann, 73) de Roger Miller
Voici un générique grotesquement original tiré de ce sympathique film de Disney. A côté, Marc Streitenfeld et sa nullissime BO du Robin des Bois de Ridley Scott peuvent retourner dans leur placard.

10. Le pont de la rivière Kwai (Lean, 57) de Malcolm Arnold
Etant assez étranger à l’oeuvre de David Lean, je ne m’étendrai pas sur ce film illustre que je n’ai pas vu, pas plus que sur ce thème mémorable, de peur de dire des bêtises.

Une semaine de cinéma : Green Zone, Breathless, Adèle Blanc-Sec, Huit fois debout

Le film que je conseille : Breathless (Ik-june Yang)
2h10 mais jamais ennuyeux, Breathless raconte la rencontre entre un voyou et une lycéenne, et leurs différentes manières de vivre la violence de leurs milieux familiaux respectifs. Entre deux scènes de bagarre, jamais complaisantes et ellipsées par une réalisation subtile, Ik-june Yang dont c’est le premier film m’a cueilli avec une histoire d’amitié puissante et poignante, toute en simplicité. Restent quelques passages larmoyants auxquels j’aurais volontiers échappé, mais Breathless est de loin mon film de la semaine.

La bande-annonce de Breathless

Le film qui m’a pris la tête : Green zone (Paul Greengrass)
Si on me demandait de parler de ce film, je le décrirais comme une montagne de testostérone à deux balles, une espèce de gros barnum déjà vu cent fois au cinéma, un film qui alterne scènes d’actions étourdissantes et séquences de détricotage d’une intrigue dont j’ai décroché au bout d’une demi-heure. Et la caméra à l’épaule ça me fait chier. Mais comme dirait un écrivain que j’aime bien « Qu’est-ce que c’est mal filmé. Mal filmé selon quels critères. Ceux d’un orsonwellesien, d’un pierpaolopasolinien, d’un jacquestatien de mon genre… Ta gueule ». C’est décidé, je ne parlerai pas de ce film.

Un exemple typique de séquence en caméra portée qui m’agace grave

Le film dont je ne conseille que la première moitié : Huit fois debout (Xabi Molia)
L’histoire d’une femme (Julie Gayet) et d’un homme (Denis Podalydès) qui cherchent du boulot et qui n’en trouvent pas. Avant de sombrer dans le mélo sinistre, ce film est assez frais et drôle, en particulier les scènes d’entretiens d’embauche, particulièrement bien vues. Tout le reste du film c’est de la dépression en barre et de la pub pour Hey Hey My My, sauf quand apparaît à l’écran Denis Podalydès, excellent dans un rôle de chômeur qui s’en fout un peu.

Une bande-annonce qui ne reflète pas du tout le ton général ce film, plutôt glauque dans l’ensemble

Le film que je conseille à un enfant de moins de 8 ans bon public : Les aventures extraordinaires d’Adèle Blanc-Sec (Luc Besson)
Luc Besson sait ce qui marche au cinéma. Alors il réunit tout dans un seul film : la BD transposée à l’écran, l’Egypte, les dinosaures, la France des années 10 et la paire de seins de Louise Bourgoin. Ajoutons à cela des dialogues digne d’une cour d’école primaire, des effets spéciaux des années 80, Mathieu Amalric, Gilles Lellouche et Jean-Paul Rouve avec des moustaches ou des dents pourries et on obtient Adèle Blanc-Sec, le plus mauvais film de Luc Besson.

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