Parfois, il arrive que j’aie une tendresse particulière pour un de mes propres billets de blog. C’est le cas de celui-là, qui est le quatrième moins lu depuis le démarrage de ce blog (je n’ose révéler la donnée chiffrée, qui est assez terrifiante). J’ai donc décidé de le refaire, presque à l’identique, ce qui, en plus de lui donner une deuxième chance, constitue un mise en abyme tout à fait astucieuse puisque je parle de chansons qui se ressemblent dans deux articles qui se ressemblent, procédé que l’on peut qualifier d’assez sensationnel. N’est-ce pas ?
L’autre jour, en écoutant une compil Cinevox, je suis tombé sur un morceau étrangement familier. Je me suis dit « ce morceau est très connu, mais oui c’est Psyché Rock de Pierre Henry », m’étonnant qu’il puisse apparaître dans un album panachant des BO de films italiens des seventies (telles que celles-ci). Il n’en était rien puisqu’il s’agissait de Gli Angeli del 2000 de Mario Molino. Il se trouve que ce Molino, avant de faire fortune dans les plats cuisinés déshydratés*, a composé ce titre en 1969 alors que Pierre Henry et son mythique Psyché Rock étaient déjà écoutables en 1967.
Mais là où c’est drôle, c’est que l’année 1969 est également celle de la sortie de Z, le film de Costa-Gavras, et là encore la musique est étrangement similaire alors qu’elle est censée avoir été composée par Mikis Theodorakis, compositeur grec de son état. De la même manière on constate que la musique du générique de Futurama, excellente série de Matt Groening, emprunte les mêmes harmonies et les mêmes sons de cloches excentriques, dans une version remixée. Pour info, elle est l’oeuvre du compositeur Christopher Tyng (inconnu au bataillon).
Après quelques recherches, il se trouve que chacun des plagiaires revendique plus ou moins la paternité de Psyche Rock par rapport à leurs oeuvres respectives. Mais, fait plus étonnant, il semblerait que Pierre Henry ne soit pas sur la branche la plus basse de cet arbre musicogénéalogique puisque son morceau serait librement inspiré de Louie Louie, que les Kingsmen sortirent en 1963. C’est fascinant.
* non je blague, il s’agit bien évidemment de Bolino