Dimanche soir. 20h30. De retour chez moi après avoir enfin vu Greenberg (sympathique film mais déprimant), je passe innocemment devant l’UGC Lyon-Bastille et me retrouve face à un dilemme. A 20h20, séance de Les meilleurs amis du monde de Julien Rambaldi, dont la curieuse affiche réunit Pef, Léa Drucker, Pascal Arbillot et un Marc Lavoine moustachu très intriguant. Alors : ça ou Allemagne-Australie ? Carte UGC illimité oblige, j’entre.
C’est l’histoire de deux couples. Léa Drucker et Pef Martin-Laval sont invités chez Marc Lavoine et Pascale Arbillot, leurs meilleurs amis. Hic : pour cause d’incident téléphonique, les uns ont surpris une conversation des autres dénotant du peu d’estime qu’ils leurs portent, avec une assez grande violence. Effondrés, ils décident de se rendre quand même chez leurs (ex-)amis pour se venger de cet affront.
Sur ce point de départ plutôt excitant, on peut s’attendre à tout et n’importe quoi. Le film commence comme une comédie acide et décalée à la Tout doit disparaître, mettant en scène le couple Drucker/Pef en pleine exécution de ses plans diaboliques (mauvais esprit, crevaison de pneus, saccages en tous genres). Ces excès sont commis avec un tel déchaînement de cruauté qu’ils nous font presque plaindre les victimes, qui l’ont pourtant cherché, posant alors une vraie question : est-ce vraiment punissable de parler en mal de ses amis sans qu’ils le sachent ?
Mais le tournant du film est pris dans la mauvaise direction. Passée une première heure d’une cruauté plutôt réjouissante, le scénario n’en récolte pas les fruits et préfère faire machine arrière, retournant dans les sentiers battus d’une comédie potache, gentillette et pas très drôle. Dans la plus pure et la plus agaçante tradition des comédies françaises actuelles, la suite du film consiste en une série de péripéties insipides, menant tout droit au dénouement habituel : tout est bien qui finit bien. Jamais le film ne reviendra creuser plus profondément son sujet de départ, préférant s’enrouler dans la guimauve.
Du film, je retiendrai au moins à ma grande surprise le surjeu exquis de Marc Lavoine en parvenu bling-bling et arrogant, qui m’a rappelé à certains moments (toutes proportions gardées) le Jean-Pierre Marielle moustachu et déchaîné des années 80. En y repensant je supporte presque d’avoir manqué le meilleur match du Mondial jusqu’à maintenant (4-0 quand même). Putain de carte illimitée…