Dave (Aaron Johnson) est un ado normal et il veut devenir un super héros. Seul problème : il n’a ni super-pouvoir, ni aptitude particulière dans quelque domaine que ce soit, mais qu’importe, il est motivé c’est l’essentiel… Heureusement pour lui, il est suppléé dans sa lutte contre le crime par un duo père-fille surentraîné et pressé d’en découdre (Nicolas Cage / Chloe Moretz).
Kick-Ass est un film hétérogène. C’est d’abord une comédie, qui emprunte volontiers quelques running gags éculés depuis 15 ans et autres automatismes désespérants aux teens movies à la American Pie (branlette sur YouPorn, humiliation devant les casiers, bombasse inaccessible mais qui dit quand même oui à la fin, etc). Pour résumer, le côté gaguesque au premier degré du film est parfois un peu paresseux, par exemple on se repose beaucoup trop sur le capital sympathie que peut avoir Christopher « McLovin » Mintz-Plasse pour nous faire accepter son personnage pas très intéressant dans le film.
Mais Kick-Ass, heureusement, c’est surtout un film d’action, de baston, de super-héros, est c’est là qu’il percute. Car en plus de se payer légèrement la tête de quelques cibles majestueuses (Batman, Spiderman et d’autres), Matthew Vaughn s’approprie les codes du genre, réussit à les transcender et à livrer des scènes d’action bluffantes dignes des meilleures productions marvelesques. Rythmées, drôles, inventives, voire virtuoses, surélevées par une musique de bon aloi, c’est elles qui sont le moteur du film, et elles sont abondantes. C’est l’occasion également de se réjouir de quelques effusions et débordements gores complètement inattendus, mais du plus bel effet.
Ce joyeux bordel est porté par des interprètes inspirés, parmi lesquels on peut saluer Mark Strong en truand désorienté, ou Nicolas Cage excellent en vengeur impitoyable dans sa combi simili-Batman élégamment pourlingue.
On restera donc indulgent sur les quelques fautes de goûts ou autres creux scénaristiques abandonnés çà et là, car avec ou sans ses défauts Kick-Ass reste incontestablement un des films les plus réjouissants de ce mois d’avril.